En visite de leurs groupes de sociothérapie à Kalehe , les superviseurs de l’ONG PDD sont descendus sur terrain dans l’intervalle du 23 au 30 Aout 2023. L’objectif était de suivre les activités des groupes sevrés dans les différents villages ciblés par le projet WaA .
Suivons les témoignages des personnes vivant avec handicap et autres membres de la communauté au sujet de l’approche sociothérapie.
Je suis ASIFIWE MUKULUMANYA PVH de mon état, mère de deux enfants et âgée de 24ans. J’habite le village Mingazi dans le groupement de KALIMA. Avant mon adhésion dans le groupe de sociothérapie j’étais comme une folle. A chaque fois que les gens riaient de mon infirmité, je me sentais agitée et révoltée contre eux. Je me m’étais à les injurier et à leurs jeter des pierres. Quand j’ai commencé à participer avec les autres dans les groupes de sociothérapie j’ai appris à me calmer. Cela après avoir remarqué que les membres de ce groupe me prenaient avec considération. Ils me laissaient aussi l’espace pour m’exprimer comme tout le monde et donner mes points de vues. Quand nous avions discuté avec eux sur le principe d’égalité, la phase de tranquillité et celle de prendre soin, petit à petit j’ai commencé à retrouver la paix intérieure et la stabilité mentale. Je remercie très vivement le groupe de sociothérapie pour sa contribution à ma résilience et ma valeur sociale.
Je suis chance Lwamungu du village Mingazi , je négligeais beaucoup les PVH depuis des années. Mon amie Asifiwe Mukulumanya recourait à mois pour certains services ménagers dont elle n’était pas à mesure. Quand il s’agissait d’aller cueillir du sombe (feuilles de maniocs pour légume) pour elle, je m’arrangeais pour lui amener des veuilles feuilles difficilement utilisable à la cuisine. Comme elle n’avait pas de choix elle était obligé de les prendre. Chaque fois qu’elle était grosse, elle voulait utiliser mes enfants pour ses travaux ménager. Elle voulait toujours s’accrocher à moi pourtant je ne voulais pas. Je craignais que je ne puisse un jour mettre aussi au monde un PVH. Mais depuis mon adhésion dans le même groupe de sociothérapie avec elle, j’ai abandonné cette mauvaise mentalité . Je la traite déjà avec plus d’humanisme en lui rendant service avec mes enfants parce que j’ai pris conscience qu’elle est une personne comme tout le monde.
Rappelons que la sociothérapie est une approche de traitement des maux sociaux par les membres de la communauté. Elle contribue à la guérison des blessures internes et la normalisation de leurs relations dans la société.
Mulumeoderhwa Ntakundi Jean-Marie , agent PDD